Courrier envoyé à:
Ministère de la Culture Française
Musée Océanographique de Monaco
Olga Duda Ostrowska
33 Rue Poussin
75016 Paris, France
Aux membres de la commission du FIACRE
Mesdames, messieurs,
La Vie du nomade est faite de rencontres fortuites, qui en bouleversent le cheminement...
Ce fut pour moi le cas, avec la Civilisation et l'Art maya, dès le premier passage.
Une sorte de retour aux sources après vingt ans de vie parisienne.
Installée dans un premier temps dans un village de pécheurs inaccessible aux voitures et à la civilisation, et poussée par le désir de prolonger mon séjour et la nécessité d’y pourvoir, j’envisageais une solution à travers la confection de colliers de coquillages, particulièrement remarquables, dans la région.
C’est alors que l’harmonie des formes, leur beauté délicate et mystérieuse s’imposa à mon regard de citadine. Mon goût pour la sculpture aidant, j’ai commencé par limer, poncer, polir les plus belles pièces, qui peu à peu devenaient des parures dont la forme fut mise en valeur grâce à l'aide d’un joaillier.
La vente de ces bijoux, assura mon séjour et m’accorda le loisir de donner du temps au temps en m’ouvrant au langage subtil de la mer.
C’est au cours de mon second séjour sur la terre du Mayab (1984- 1987) que sont nées les figurines présentées aujourd’hui.
Le dépouillement de la première phase a fait place à la sophistication, aux costumes, aux chapeaux, aux perles semi-précieuses unies au corail, (une vague référence à la vie parisienne d’un hier lointain, à travers l’imagerie de cultures différentes (Italie, Espagne, Afrique, Antilles, Asie).
La création de ces sculptures océanes, fragilissimes, chacune unique et différente, composées dans leur majorité de fragmentsde coquilles, de fossiles marins, de coraux et de nacre, est le fruit de longues heures de marche (20 à 30 Kms par jour), de collectes rythmées par les marées, les saisons, entrecoupées de voyages vers des sources différentes, de tri, de polissage, d'assemblage et le résultat de trois nouvelles années de patiente attention.
Ceci en vue d’un spectacle à vocation onirique, en témoignage d’une faune aquatique et tropicale inconnue en Europe et aujourd'hui menacée par la pollution. (A ce propos, je signale à votre attention qu'en ce qui concerne la péninsule du Yucatan, des infinis de plages désertes baignées par l'océan Atlantique et la mer des Caraïbes, sont envahies par le mazout- la pêche en mer est tombée au quart de sa production en vingt ans, les tortues, le corail, les crustacés et une grande variété de coquillages sont en voie de disparition).
Le manque de moyens financiers et la méconnaissance des milieux du spectacle ont jusqu'à présent empêché la réalisation du projet.
A ce jour, afin de donner suite en premier lieu à la démarche dialectique, il m'apparait avant tout nécessaire de faire la synthèse et d'aller pour ce faire en avant du troisième séjour, dont j'attends une inspiration nouvelle et un perfectionnement dans l’art de l'Eau.
Afin d'éviter de vendre ma production au fur et à mesure de la création à des collectionneurs pour assurer ma survie, de limiter la casse par l’usage d'outils appropriés, de louer un atelier adéquat pour le stockage, un soutien financier s'avère aujourd'hui nécessaire.
Par ailleurs, il me semblerait judicieux d'exposer à long terme dans un milieu aquatique, protégés selon les cas par des globes de cristal (pour cause de fragilité)
Original ci-dessous